Josef Wagner

Biographie

Famille

Biographie

 

1938-2016

Josef Wagner est né en 1938 à Holešovice, Prague. Dès son plus jeune âge, il est entouré par le travail de son père, sculpteur Josef Wagner (1901-1957), l’un des représentants de l’avant-garde sculpturale tchèque, et de sa mère sculptrice Marie Kulhánková-Wagner (1917-1986). Son frère Jan Wagner (1942-2005) était également sculpteur.

Josef lui-même a débuté comme sculpteur (participation à la Biennale des formes solides à Elblag, en Pologne), puis a étudié l’architecture à l’UMPRUM à Prague. Il décide cependant ensuite de s’abandonner à la peinture, au dessin et au graphisme. Les amis proches de son père décédé soudainement comprenaient František Tichý, František Muzika, Emil Filla, Josef Sudek, František Šmejkal, Jan Maria Tomeš, Jaroslav Seifert et d’autres. Ce cercle d’amis, ainsi que l’amitié ultérieure avec le peintre Mikuláš Medek, lui ont été d’une grande inspiration.

Son travail comprend 1023 peintures, plusieurs objets, des sculptures, des collages, un ensemble de graphiques et de dessins. Il détruit, innoportunément, une grande partie de ses premiers travaux. Une fraction de ses premières oeuvres s’est préservée en photos.

De la fin des années 1960 à 1989, il n’expose pas. En tant qu’architecte, il se consacre à la scénographie théâtrale et, surtout, à l’installation d’expositions. Il prépare plus de 200 expositions, principalement dans les années 1960 lorsqu’il collabore avec Jindřich Chalupecký et d’autres historiens de l’art.

Josef Wagner est représenté dans des collections publiques et privées en République tchèque ainsi que dans le monde entier et porte fièrement le Lauréat du Grand Diplôme 2004 à la Biennale mondiale du graphisme de Tuzla. La plus grande collection privée de plus de 120 peintures appartient à l’historien de l’art Français, conservateur de son œuvre, Louis Mossot. En 2016, la ville de Prague décerne a Wagner le prix In memoriam pour sa contribution à la culture.

Liste des expositions

1964 – Sculptures /Laterna Magica Praha, ensemble aves son frère Jan.

1969 – Josef Wagner Drawings-Jan Wagner Sculptures

1989 — 172 Peintures de Josef Wagner, ARTS centre d’Athènes, Grèce, sous les auspices du ministre de la Culture Melini Mercuri, vaste catalogue, Greek Television lm. Gallery Navy Pier Chicago, USA. Sélection d’œuvres – Galerie bohémienne du Sud d’Alš.

1990 — Sytsema Gallery der Haag-Holland Committee of 52 paintings by Galerie Cobra Paris, France

1991, 1992, 1994, 1996 — Galerie Ambiance Lucerne, Suisse-Peintures, Dessins

1993 — Saint Suzane Castle, France Rétrospective, commissaire Louis Mossot. Dessins de la Galerie d’État des beaux-arts de Cheb, galerie de Bohême du Sud d’Alš, galerie Vysočina Jihlava

1999 – Fécamp. Palais Bénédictin, France Grande Exposition Rétrospective, Catalogue, commissaire Louis Mossot

2005 — Comité de l’œuvre, château de Boskovice, galerie régionale Trutnov, galerie régionale Náchod, catalogue

2016 — In memoriam l’attribution de la capitale, Prague, pour contribution culturelle.

« Ma vision du monde sous la forme d’images est une tentative de capturer les sentiments de l’homme, dans laps de temps, qui se déroulent dans des circonstances de la nature, de la civilisation, de la psyché, des souvenirs de contextes historiques, géographiques, physiques, chimiques et biologiques dans un ordre social dans lequel ils existent à présent. Une nouvelle psychologie de la forme serait peut-être le bon nom pour mes essais de peintre.

Cependant, la signification originale de tous mes efforts est dirigée vers d’autres objectifs. Ce sont des images avec certains cercles d’intérêt vaguement connectés et omniprésents qui prennent sens comme avertissements, signaux pour des événements de ce monde.

L’image est une banque de pensées et peut être déchiffrée sans aucune connaissance.

C’est en fait tout ce qu’un peintre peut dire à une personne simple et éduquée.

 

Confiteor de Josef Wagner, novembre 1985

 

Histoire de la famille artistique de Josef Wagner

L’artiste se rappelle de l’atelier de son père, au grenier à Holešovice à Prague, avec de grands poêles américains derrière la porte desquels brillait un feu flamboyant. Il se souvient du grand salon comprenant des meubles dans un nouvel esprit, avec un sol solide rouge, avec un grand tapis rouge, des lampes et sur les murs des peintures modernes des amis artistes de son père, membres de l’association d’avant-garde SVU Mánes. Les peintures l’impressionnait tôt et profondément. Il connaissait intimement leurs auteurs depuis son jeune âge.

La famille Wagner était formée d’artistes depuis plusieurs générations, soit tailleurs de pierre, soit sculpteurs. Antonín Pavel Wagner (1834-1895) vivant et travaillant à Vienne, Josef Wagner (1901-1957) élève de Jan Štursa, poète de pierre co-créateur de sculpture tchèque moderne.

Marie Wagnerová-Kulhánková (1906-1984), une excellente sculptrice, en particulier dans le domaine difficile des portraits d’enfants. Le nom de son père est lié au milieu de la la villa familiale et du grand jardin avec les ateliers, que le pédagogue, restaurateur et sculpteur Josef Kulhánek (1876-1945) a construit en 1905.

 

Jan Mária Tomeš 1986

Antonín Pavel Wagner (1834–1895) 

Du marchand de toiles de Prague, il fuit vers l’atelier de sculpture de Josef et Emanuel Maxů, où son frère aîné František apprend de-même à façonner la pierre. Celui-ci est probablement décédé en 1851 en Italie. À l’âge de vingt-trois ans, Antonín Pavel se rend à Vienne pour gagner des expériences et pour étudié la sculpture à l’Académie des Beaux-Arts. La-bas déjà, au cours de ses études, il remporte plusieurs prix. L’une de ses réalisations majeure est la fontaine devant l’église Mariahilfer Kirche. Son travail est fortement influencé par Michelangelo Buonarroti. Il admirait les œuvres de ce maître sculptural en Italie, où il séjournait souvent. Il créé également une statue monumentale de Michel-Ange pour Vienne. Son talent et sa renommée extraordinaires lui ont apporté l’envie énormes des sculpteurs viennois. « Il a gagné de nombreuses commandes, mais elles ont souvent été crées par un autre sculpteur viennois, quoique moins bon. Par exemple la statue sur le monument de Friedrich Schiller », explique le peintre Josef Wagner. Antonín Pavel est pris en conscience en Bohême qu’à l’âge de cinquante ans. À cette époque, il se retrouve parmi les artistes importants qui remportent le concours de décoration du Théâtre national, ce qui n’est pas bien vu par les sculpteurs et les peintres praguois, qui participent également à la décoration. Malgré toutes les pressions, l’architecte Josef Schulz lui commande de décorer l’intérieur du Musée national et de créer la fontaine Čechie devant le bâtiment. Ces intrigues perpétuelles se signe sur la santé du sculpteur. Antonín Pavel Wagner meurt d’une crise cardiaque dans la rue à l’âge de 61 ans. Il est enterré à Vienne.

Le frère cadet d’Antonín Pavel Wagner, Josef, a fondé un atelier de sculpture de bois et de sculpture de pierre à Dvůr Králové en 1848. Il est surtout connu pour ses crèches sculptées. Cependant, c’est son petit-fils, Josef Wagner, qui s’est le plus inscrit dans l’histoire de la sculpture tchèque.

Josef Wagner (1901–1957), sculpteur

Sa statue de Charles IV, pour laquelle il a remporté le prix Alš de la capitale de Prague, trône dans le hall du rectorat de l’Université Charles, et les mémoriaux de Jaroslav Vrchlický à Petřín et Bedřich Smetana à Karlovy Vary sont également bien connus. Le travail de restauration de Josef sur des sculptures de Matthias Bernard Braun à Lysá nad Labem, Betléme, Kuks et Břevnov est pour autant significatif. Il a remporté un prix d’État pour sa nouvelle méthode de restauration lors de la restauration du sgraffite à la salle de bal du château de Prague. Il ne taillait pas la pierre doucement et lentement, mais avec la force d’un coup direct, soi-disant par “taille directe”. Il a pu faire revivre le travail traditionnel oublié des maîtres sculpturaux baroques. « Quand sa puissante main a frappé avec coup précis dans le bloc de pierre, mon souffle s’est retenu. J’attendais avec tension que la pierre éclate. Cela ne s’est pas produit. Chaque coup était d’un ton. Mon père a donné à la pierre froide la forme, l’âme et la vie éternelle avec une habileté magistrale. Ce fut un des rares moments de fixations de moments fugitifs », se souvient le fils aîné du sculpteur, le peintre Josef Wagner. Le sculpteur Josef Wagner a étudié dans un atelier de sculpture et de maçonnerie à Jaroměř avec son beau-père Josef Bárta, qui s’en ai chargé après la mort du père de Josef. De là, il a été transféré à l’école de pierre sculpturale a Hořice, où il a été grandement influencé par le professeur Quido Kocián.

Il est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Prague sous la direction de Jan Štursa, Otakar Španiel et a également fréquenté l’école de sculpture d’Otto Gutfreund. Il reprend ensuite son atelier de Prague. Deux fois, il part pour l’Italie pour un séjour d’étude; à Rome, il avait un studio juste sur l’axe via del Babuino. Il étudie l’art européen et les nouveaux mouvements à Paris, où il loue un atelier à Montparnass. En 1932, il épouse la sculptrice Maria Kulhánová. Ils s’installent à Betléme, près de Kuks, dans une cabane en rondins meublée dans un style simple comme « retour à la nature », conçu par le frère de Josef, l’architecte Antonín Wagner. « Ce fut la plus belle année de notre vie. Nous vivions sans aucune technologie moderne. » Il travaillait à l’UMPRUM pour être professeur d’un certain nombre de futurs sculpteurs; parmi ses élèves les plus célèbres, citons Olbram Zoubek, Vladimír Preclík, Eva Kmentová.

Marie Wagnerová-Kulhánková (1906-1983), sculptrice

Sa mère était actrice de théâtre, son père Josef Kulhánek, sculpteur, dirigeait un atelier de décoration. Elle est diplômée de l’école de maçonnerie de Quido Kocián et ensuite de l’Académie des Beaux-Arts de Prague sous la direction de Jan Štursa et Bohumil Kafka. En 1926 et 1928, elle séjourne à Paris et fait ses études privées à l’École des beaux-arts. À partir de 1930, elle devient membre de l’Association des artistes Mánes. Elle épouse son camarade de classe le plus âgé à l’AVU, Josef Wagner, en 1932. 

Marie est surtout connue pour ses portraits d’enfants (buste de František Tichý, Jiří Čerych, Ivy Cerka).

Lors de l’exposition de la culture tchécoslovaque contemporaine à Brno, elle présente des sculptures de trois mètres de muses (peinture, sculpture, architecture) situées en face du pavillon d’architecture de Josef Gočár. Elle produit également des céramiques utilitaires. « Quand je lui ai dit qu’elle avait découvert la simplicité des formes que le célèbre sculpteur Français Charles Despiau avait cherchées toute sa vie, elle ne m’a pas cru. Elle a considéré cela comme un compliment », a déclaré un jour son professeur et grand admirateur František Kupka. Après la mort anticipée de son mari, elle et ses fils transforment la maison familiale de Hořice en une galerie d’œuvres consacrées au travail de restauration pour prendre soin de l’héritage de la famille artistique Kulhánek-Wagner.

Jan Wagner (1941-2005 ) 

Dès l’enfance, il est influencé par le milieu artistique de ses deux parents. En 1960, il est accepté à l’Académie des Beaux-Arts de Prague et jusqu’en 1966, il étudie le travail sculptural avec le professeur Vincence Makovský et le professeur Karel Hladík.

Dans la seconde moitié des années 1960, il accepte une bourse d’études à l’Academy der bildenden Künste de Vienne, où il étudie le travail de médaille avec le professeur Ferdinand Welz. 

La, il reçoit l’Oscar pour ses réalisations (en tant que seul étudiant étranger dans l’histoire de l’Académie viennoise à cette époque). Il reste à l’école pendant deux autres années en tant qu’assistant personnel du professeur Welz.

Dans la création de sculptures, il utilise un certain nombre de matériaux inhabituels pour l’époque: acrylique, verre, métal et chrome. Il se consacre également à la sculpture cinétique. Pendant longtemps, il travaille comme enseignant, devient professeur et plus tard chef du département d’art à l’École secondaire de pierre et de sculpture de Hořice. Il prépare avec succès un certain nombre d’élèves à l’admission à l’Académie des beaux-arts de Prague et à d’autres écoles d’art.

Denisa Wagnerová (1945)

Graphiste, peintre et illustratrice. Elle a étudié chez le professeur Karel Svolinský dans le studio d’illustration et de graphisme de livres de l’Académie des arts, de l’architecture et du design de Prague. Son travail compte l’illustration de plus de  50 livres pour enfants (pour des éditeurs tchèques et étrangers), pour lesquels elle a reçu de nombreux prix. Elle a exposé en France, en Suisse, où elle est représentée par la Galerie Ambiance, au Japon et en République Tchèque. Ses peintures sont représentées dans des collections privées en République Tchèque, France, Norvège, USA, Japon.

„Notre destin a marqué à jamais son départ pour l’éternité.“
Mort du père, effondrement, absorption… l’âme tombe dans un état de mélancolie. Il vaut la peine de citer Freud et son successeur : « l’ombre tombera sur ma conscience, qui sera jugée par une puissance supérieure comme une chose mise au rebut. » rien. Il ne pouvait plus regarder le monde avec les mêmes yeux qu’au début, avec les yeux d’un enfant qui avait disparu indemne dans l’espace. Cet état de l’artiste a conduit à un attachement mortel au cadre vide, dont la seule essence était l’intérieur inaccessible. Seule l’image du père décédé était la seule incarnation du reflet dans le miroir. Le père était tout pour lui, et en partant pour l’éternité, il a donné à son fils l’expérience originelle, évoquant ainsi en lui un désir pour lui.

Je ne suis qu’un profane et je laisserai aux initiés l’analyse de la division de l’ego et du lapsus. Le néant qui a englouti Josef Wagner se reflète dans l’œuvre Window from Hořice Sandstone, de 1957 ; la nature dominante rend l’espace infini. Pas d’intérieur; à l’extérieur sans bords, une partie du pilier posé sur le vantail s’élève. Apparemment le néant dans l’âme du père décédé et le trône du roi par un vide béant témoignent de l’extase. Dépression, absorption, expérience cruelle, confirment l’impression d’un passage en douceur de la sculpture à la peinture.

 

La Grande Croix (autoportrait) de 1965 est la question suppliante du fils : “ Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? “ A y regarder de plus près, la morosité de l’œuvre reste sans réponse. La peinture confirme l’hypothèse d’un état de mélancolie, mais ne concerne pas les fils choyés et plus tard jetés qui s’identifient à la Crucifixion.

 

– Un exemple tiré du texte du collectionneur et conservateur Louis Mossot

Souvenirs d’enfance (1984)